Je ne sens plus mes bras, mon corps est une épave.
Moi qui pensais tout bas être du clan des braves,
Je ne suis plus que chair et os entremêlés,
Mon âme n’est que fer que la rouille a souillée.
Ma carcasse est le nid d’un fléau meurtrier,
Qui jusqu’à l’agonie brise mon corps entier,
Et me laisse sans vie à des lieux de moi-même,
Sans once d’empathie devant ma face blême.
Ma vie m’a échappée sans nulle somation,
Mes veines tailladées libèrent leur poison,
Mon coeur en sursis n'est plus qu'un organe,
Que l'on défleuri et que l'on profane.
C’est le corps tuméfié des coups qu’on m’a portés,
Que je dois avancer dans ce monde amputé,
Mon regard a perdu ses illusions d’antant,
Et mon bonheur déchu n’est plus qu’un trou béant.
© Gaël Dewally – 09/2010